Notre marché de quartier possédait, il y a 3 ans, deux librairies, dont une plutôt bien achalandée. Entendons nous bien, rien a voir avec ce que nous pourrions avoir en France, mais offrant les best-sellers internationaux, ainsi qu'une variété d'ouvrages honorables. Y-compris un rayon enfant important.
Il y a deux ans, la première, située a l'intérieur d'un café a la mode, a ferme.
Il y a deux mois, la seconde, située au sous-sol d'un magasin de carte de vœux a fermé (remplacé par un magasin de peluches immondes...).
Vendre des livres ne semble pas être une activité rentable dans le quartier.
Mes lecteurs expatries auront note qu'a l'autre extrémité de l'échelle des librairies, il n'existe pas d'Amazon India. Et que les autres filiales du groupe ne livrent pas en Inde.
Les Indiens ne liraient donc pas? La réalité pourrait bien être un peu plus compliquée.
Il est faux de dire que les Indiens ne lisent pas. Un grand nombre d'entre-eux, quelque soit leur milieu social, lisent régulièrement la presse quotidienne. Chacun son journal. Un quotidien coûte entre une et deux roupies (c'est a dire un a deux mois d'abonnement pour un euro). La presse quotidienne est friande de politique et de cricket, ainsi que de fait divers. A l'image de notre système, les journaux sont plus ou moins sérieux, publiant plus ou moins d'articles de fond. Et ils font la part belle a la publicité. Les hebdomadaires d'actualité sont eux-aussi nombreux et relativement populaires.
Cote livres - ce sont les ouvrages "utiles" qui sont populaires. La littérature technique et/ou liée au développement personnel et a la religion est assez riche. Les ouvrages d'auteurs locaux ne coûtent quasiment rien, et les éditions locales d'ouvrages internationaux guère plus.
D'un autre cote, la littérature "culturelle" ou "découverte" est plus discrète en rayon des librairies. Pas d'ouvrage historiques (sauf sur l'indépendance, évidement). Aucune bande dessinée (sauf Tintin et Asterix dans de rares libraries!). Très peu d'essais. Et peu de romans. Il y a certes quelques auteurs locaux a succès (comme Aravind Adiga) mais les romans généralement disponibles sont limites aux best-sellers internationaux.
Ce qui surprend, lorsque l'on entre dans le salon d'une famille Indienne, c'est l'absence quasi-systematique de bibliothèque ou d'étagère remplie de livres. Il y a forcement des exceptions, mais le livre n'est pas un objet que l'on expose et que l'on montre a ces visiteurs. Il se fait encore très discret...
jeudi 23 avril 2009
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3 commentaires:
Pas de bande dessinées, ce pays n'est vraiment pas fait pour moi :D
Quelle angoisse un pays sans livres. Ils se privent tout de même d'un sacré plaisir. J'aimerais bien savoir ce qu'il en est de l'Art. Y'a-t-il des musées, des expos?
Merci pour ces articles en tout cas, ils sont très intéressants. Je pensais quand tu as proposé des articles "culture" qu'on lirait des choses mille fois dites sur les divers blogs du web , mais en fait on apprend plein de choses nouvelles.
@Alko: pas de bande dessinees, mais des bouteilles de bieres de 65 cl - on ne peut pas tout avoir.
@Vanina: Merci beaucoup pour le commentaire.
Oui il y a des expositions et des musées. En tout cas dans les métropoles comme Delhi. J'ai vu par exemple une excellente expo Marc Riboud il y a deux semaines.
Je vais essayer de continuer ma série "Culture" avec des articles plus proches du "vécu" que de "l'académique". Surtout pour le sujet "Castes" que je devrais publier le week-end prochain - si tout va bien.
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