vendredi 23 mai 2008

Francophonie

Je suis Francais vivant a l'etranger. Francais, donc Francophone. Vivant a l'etranger, donc Anglophone (n'en deplaise a mes collegues Anglais, qui jusqu'ici supportent mon accent du Sud Ouest). J'ai fait mes etudes en France, puis j'ai integre une societe Francaise. Francaise mais acteur international de l'industrie des nouvelles technologies. Mon premier responsable m'a rapidement explique qu'il vallait mieux ecrire du mauvais Anglais que du bon Francais, la probabilite d'etre compris etait significativement plus grande. Il avait raison.
Parce qu'au 21eme siecle, la terre sur laquelle nous vivons est plate. L'économie est mondialisée, les acteurs du mondes parlent Globish - abréviation de global english - sorte de langue internationale que les plus-ou-moins anglophones arrivent a peu pres a comprendre - et a parler.
Ce n'est pas une honte, ce n'est pas une malchance, c'est un etat de fait. Ça ne devrait rien affecter la richesse - et l'intérêt de la langue Française, mais le monde de l'économie, de la recherche scientifique et technique, et celui de l'industrie ont besoin d'une langue commune. Cette langue ne sera jamais le Francais.
J'ai discute a de nombreuses reprises la vision de la France avec des jeunes Indiens. La France ne fait pas partie du monde occidental qu'ils connaissent. Parce qu'elle est uniquement Francophone. Les Indiens, instruits ou non, revent d'etudier, de travailler et de vivre a l'étranger. A l'étranger, mais ils ne considèrent pas la France. Parce qu'etudier en France nécessite la maitrise de la langue Francaise. Et pourtant, la maitrise des technologies ne nécessite en rien la maitrise du Francais! L'etranger, pour un etudiant Indien, ce sont les Etats Unis, l'Angleterre, l'Australie et Canada. Et c'est a peu pres tout.
Ouvrir nos unniversites et grandes écoles aux élèves étrangers les plus brillants est une excellente idée soutenue par notre ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Pecresse. Idée liée a celle qui consiste a encourager nos plus brillants étudiants a l'étranger. Lors de sa visite a Delhi en Décembre dernier, elle expliquait les actions qu'elle essaye de mettre en place pour développer les échanges universitaires France-Inde. Je lui souhaite de réussir. Mais la barrière de la langue me parait un obstacle majeur.
L'apprentissage de la langue Anglaise a un peu progresse en France depuis les temps anciens ou j'ai commence a côtoyer la langue de Shakespeare en 6eme. Mais la marge de progression reste énorme.
Une solution - je vous laisse juger si elle est politiquement correcte - serait de dispenser les cours dans les grandes écoles (d'ingénieur et de Commerce) en Anglais. Et uniquement en Anglais. Anglais qui est la langue du monde, donc celle de l'homme d'affaire et de l'ingenieur. Les Indiens ont adopte cette tactique depuis longtemps. De facon evidente avec un certain success. Alors, pourquoi pas nous ?


[photo] : Old Delhi - vendeur au marche aux épices.

5 commentaires:

champagnenCorreze a dit…

Bravo pour cette explication. Je trouve cela très dommage pour le français, mais il ne faut pas se voiler la face. Même nos Erasmus ne deviennent pas forcement de bons anglophones ... et cela pénalise fortement l'intergration des jeunes dans notre terre plate.
Merci d'écrire ce paragraphe en bon français ; car là où je ne suis pas d'accord, c'est d'écorner complètement la langue de Molière sous prétexte que "on se fait quand meme comprendre". Une bonne expression écrite (ou orale) facilite la compréhension des nuances.

The Editor a dit…

Very interesting. And not so radical it seems http://bloggershepherd.blogspot.com/2008/06/francophonie.html

younggirl a dit…

M'apprêtant à passer une année de césure en Asie l'année prochaine, dont 4 mois en Inde, et y étant déjà allée plusieurs fois, je regarde de nombreux blogs sur ce pays et tenais tout d'abord à vous féliciter pour la qualité des articles du votre, plus particulièrement encore pour la justesse et la qualité de vos photos.
En outre, je tenais plus précisément à réagir à cet article sur la Francophonie. Etant moi même étudiante en école de commerce, je sais que de tels dispositifs d’apprentissage de l’anglais existent déjà dans certaines écoles (les étudiants ont le choix de suivre ou non l'intégralité de leurs cours en anglais à partir du master). Aussi il me semble qu’un apprentissage si intensif de l’anglais devrait peut-être davantage être destiné de manière générale à l’ensemble des étudiants, quels que soient leurs parcours, plutôt qu’être réservé aux seuls étudiants d’école de commerce ou d’ingénieurs (pour lesquels c’est déjà plus ou moins le cas) et que des échanges internationaux (stages, universités à l’étranger), quasi obligatoires dans ces écoles, devraient peut-être l’être dans toutes les voies étudiantes –ou du moins dans plus de voies que ce n’est déjà le cas actuellement - , afin que la France soit mieux reconnue sur le plan du travail international. La question n’étant alors plus « pourquoi pas nous ? », mais plutôt « pourquoi ne pas le faire à une plus grande échelle ? ».

younggirl a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
mariemic a dit…

Je suis a 200% d'accord, et je rajoute qu'on DEVRAIT aussi commencer l'apprentissage des la maternelle (genre : 1 maitresse anglophone dans chaque classe, en + de la francaise)
ET revoir totalement l'apprentissage des langues...
Pourquoi sommes nous, francais, NULS en langues ? (a part a cause de notre nombrilisme meprisant), parce que nos methodes d'apprentissage vont a l'encontre de la facon dont notre cerveau fonctionne !!

Auj de nouvelles methodes apparaissent en France (comme la methode Rosetta stone par ex), favorisant l'immersion, l'ECOUTE, avant le "travail acharne"

j'en profite pour vous proposer : souhaiteriez-vous participer a un de mes blogs, ou je reunis des temoignages de francais du monde entier ?
je vous laisse le decouvrir, et si ca vous interesse, contactez-moi !

http://vivreailleurs.wordpress.com

Marie
http://doudouadubai.wordpress.com